L’art du portrait funéraire dans les tombeaux des Ewe
du Togo et du Ghana
Les  rites funéraires représentent un des temps les plus importants de la  vie des Ewe; il en est de même pour beaucoup de sociétés africaines.  Comme une possible réponse à cette énigme qu’est la mort, et à cette  nécessité de perpétuer la mémoire des morts en les maintenant "vivants"  parmi les vivants, les Ewe pratiquent un ensemble de rites et  érigent des monuments funéraires appelés kpetata dont la présence, du Togo au Ghana, dans des lieux publics et depuis des décennies, ne peut qu’interpeller.
En  effet, ces monuments abritent les portraits sculptés ou peints des  défunts dont le hiératisme attire l’attention, et dont le regard  semble apostropher les passants, par-delà le mur  d’un cimetière et le long d’une route côtière ou du chemin ensablé d’un  village du pays ewe. Que représentent ces monuments funéraires et leurs  portraits pour les Ewe, quel en est le sens?
Ce blog se propose d'observer les kpetata et leurs portraits dans leur contexte culturel et artistique, et de comprendre qu'ils ont, au-delà d’une valeur honorifique et ornementale, une  fonction mémorielle. Cette dernière, soutenue par les moyens plastiques  et modernes de la peinture (acrylique), de la sculpture (en ciment) et  de la photographie, pérennise les traditions coutumières selon lesquelles  la vie des morts et celle des vivants  sont éternellement liées.
 
